Comment mettre toutes les chances de son côté en termes de fertilité avec l’endométriose ?
Pour la femme atteinte d’endométriose, la peur de ne pas pouvoir concevoir se fait sentir à partir du jour où le diagnostic est posé. Le désir profond d’un enfant biologique peut ainsi devenir un facteur de stress supplémentaire dans une vie déjà compliquée par les complications liées à la maladie. Pourtant, il faut rappeler que « seulement » 30 à 40% des femmes atteintes d’endométriose connaitront des problèmes de fertilité dans leur parcours pour devenir maman et qu’il existe un grand nombre de solutions médicales et naturelles pour accroitre ses chances de connaitre ce bonheur si on le souhaite.
J’ai moi-même traversé une période très compliquée pour devenir maman. Le corps médical m’avait annoncé un futur très sombre. Je raconte ici mon parcours vers la maternité en quelques mots. Ce que j’ai mis en place pour mon corps de manière complètement naturelle m’a permis de devenir maman déjà deux fois.
J’ai souhaité sur cette base mettre en place un accompagnement spécifique pour « optimiser sa fertilité avec l’endométriose » et le proposer aux femmes qui connaissent les mêmes difficultés.
Sommaire
ToggleTémoignages sur le coaching « Optimiser sa fertilité avec l’endométriose »
Voici quelques témoignages de femme que j’ai accompagnées sur ce chemin :
Si tu souhaites en savoir plus sur cet accompagnement, tu peux le découvrir ici ou m’appeler pour échanger.
« Je n’ai pas de mot pour te remercier pour tout ce que tu m’as apporté durant ce long voyage. Juste cette photo, témoin d’un bonheur encore fragile qui semble s’immiscer dans mon corps, dans notre vie. Cela me semble irréel. MERCI d’y avoir cru et de m’avoir apporté tant de force » O.
« Une jolie nouvelle à garder secrète ce matin. Nous avons eu l’immense joie de voir un beau + sur le test de grossesse tant de fois réalisé. Je voulais la partager avec toi. Je suis intimement convaincue que les changements mis en place ces derniers mois ont activement contribué à la réalisation de notre souhait le plus cher et ce au-delà de l’opération. Alors merci. » A.
« Bonsoir Bertille, c’est assez incroyable de le dire mais je suis enceinte. Je viens d’avoir les résultats d’analyses faits ce midi après un test urinaire un peu foireux ce matin. Je suis sur un nuage et j’ai hâte d’avoir notre rendez-vous de lundi midi. » P.
Généralités sur l’infertilité
L’infertilité se définit habituellement comme l’incapacité de concevoir un bébé après un an d’essais réguliers sans méthode contraceptive.
L’âge, un facteur important pour la fertilité féminine
L’infertilité féminine est influencée par un grand nombre de facteurs dans lequel l’âge tient une place importante. De nos jours, beaucoup de femmes décident de fonder une famille sur le tard.
Or, la fécondité féminine diminue avec l’âge : elle est à son maximum jusqu’à environ 25 ans, s’amoindrit lentement jusqu’à 35 ans puis plus rapidement de 35 ans à la ménopause. Comme la réserve d’ovocytes est entièrement constituée à la naissance, la décision de retarder la maternité jusqu’à après la quarantaine peut s’avérer risquée.
Vers l’âge de la pré-ménopause, le stock d’ovocytes commence à s’épuiser, rendant la fécondation plus difficile (moins d’ovulations).
Le risque de fausse couche augmente également avec l’âge, soit 12% vers 25 ans, de 20 % à 37 ans et de 30 % à 43 ans.
Mais il existe d’autres facteurs, parmi lesquels l’endométriose tient la place la plus importante
D’autres facteurs peuvent causer l’infertilité chez la femme (lésion aux ovaires, maladies sexuellement transmissibles, obstruction des trompes, hypothyroïdie, etc.).
La cause principale d’infertilité féminine est l’endométriose.
D’ailleurs, la maladie est souvent découverte chez les femmes lors d’un bilan d’infertilité alors que ces femmes n’ont bien souvent jamais ressenti de symptômes spécifiques ou le diagnostic n’a jamais été posé considérant que les règles douloureuses sont normales.
30 à 40 % des femmes atteintes d’endométriose souffriront d’infertilité
Il est important de noter que les difficultés de fertilité ne sont pas proportionnelles à l’étendue des lésions et au degré de gravité de la maladie. Le pronostic de grossesse n’est pas nécessairement meilleur chez la femme qui a quelques foyers indolores que chez celle dont la maladie est plus étendue.
Les causes des problèmes de fertilité chez la femme atteinte d’endométriose
Il est certain que l’endométriose affecte la fertilité féminine de plusieurs façons.
Les scientifiques ont encore bien des recherches à faire avant d’éclaircir toutes les implications de cette maladie sur le système reproducteur. Il semble que pour chaque nouvelle découverte une autre étude vienne contredire les données. Les opinions diffèrent sur le choix du traitement tout autant que chaque cas d’infertilité est unique selon la femme qui en souffre.
Les adhérences pelviennes peuvent mettre en danger la fertilité
Une des raisons pour lesquelles l’endométriose est responsable de l’infertilité féminine est les adhérences. L’endométriose peut causer des modifications de l’anatomie pelvienne entravant les mécanismes de la reproduction. L’accolement des tissus qui découle de l’inflammation liée à la maladie ou à la chirurgie visant à réduire l’étendue des lésions peut altérer le bon fonctionnement des organes (ovaires, trompes, utérus).
Les tissus cicatriciels peuvent aussi changer la forme et la position des organes. Par exemple, entouré de tissus fibreux, l’ovaire aura de la difficulté à expulser l’œuf et à la transférer au pavillon de la trompe.
La migration de l’ovule sera difficile, voire impossible, si les adhérences obstruent les trompes de Fallope ou gênent leur motricité. Il en va de même pour la rencontre des gamètes, car les spermatozoïdes ne sauront se rendre à destination. Le rétrécissement des trompes lié à l’endométriose peut également empêcher le passage des spermatozoïdes. Une chirurgie minutieuse pourra potentiellement corriger les malformations, éliminer les adhérences et dégager le passage tubaire.
Les kystes ovariens d’endométriose réduisent la fertilité
Les endométriomes ovariens, surtout s’ils sont bilatéraux et volumineux, peuvent affecter la fertilité en réduisant la production d’ovules.
L’ablation du kyste peut réduire les chances de fécondation en diminuant la taille de l’ovaire et, par le fait même, la réserve ovocytaire. De plus, la rupture du kyste et la chirurgie peuvent occasionner des adhérences supplémentaires pouvant affecter la fertilité.
Les anomalies endocriniennes et ovulatoires
Les dysfonctionnements ovariens tels que le fait de ne pas ovuler ou d’avoir une ovulation de mauvaise qualité sont plus fréquents chez les femmes atteintes d’endométriose, et ce, même pour les cas d’endométriose minime.
La maturation de l’ovocyte et le processus d’ovulation semblent être modifiés chez les femmes atteintes d’endométriose.
Les statistiques montrent que 17 % des femmes souffrant d’endométriose n’ovulent pas.
Ces anomalies peuvent découler d’un trouble hormonal ovarien, hypophysaire ou thyroïdien (hypofonctionnement de la glande thyroïde) ou encore d’une hyperprolactinémie. La prolactine, une hormone sécrétée par l’hypophyse, est responsable de la lactation. Une hypersécrétion entraine l’absence de règles, et de facto l’absence d’ovulation et l’infertilité.
Les scientifiques essaient toujours de clarifier la relation entre l’endométriose et ces perturbations.
Des exemples de perturbations
- Le syndrome du follicule lutéinisé non rompu
- Un déséquilibre hormonal caractérisé par une insuffisance de production de progestérone, ce qui empêche l’implantation de l’œuf fécondé dans la paroi de l’utérus. La progestérone est absolument essentielle à la préparation de la muqueuse utérine en prévision de la nidation de l’embryon.
- Une croissance folliculaire insuffisante (les follicules ovariens sont des petites cavités dans l’ovaire qui contiennent chacune un ovocyte) qui ne permet pas de libérer l’ovocyte correctement. anormale est définie par un follicule qui ne grossit pas ou dont la croissance est insuffisante.
- Des pics prématurés ou multiples de l’hormone lutéinisante (ou hormone LH) : celle-ci est produite par l’hypophyse et est impliquée dans la maturation de l’œuf. Normalement, elle est secrétée en quantité importante 24 à 48 heures avant l’ovulation qu’elle déclenche.
Les modifications du liquide péritonéal et de la réponse immunitaire réduisent la fertilité
Les femmes atteintes d’endométriose ont tendance à avoir une plus grande quantité de liquide dans la cavité pelvienne. Leur fluide péritonéal contient souvent des molécules inflammatoires normalement produite par le système immunitaire en réaction à une blessure ou à une inflammation (dans ce cas-ci, en réaction aux lésions d’endométriose), notamment des macrophages, des cellules NK (natural killers), des cytokines et des prostaglandines.
Ces facteurs biochimiques créent un environnement toxique pour les cellules : ils peuvent endommager l’ovule, le sperme, l’embryon et altérer la fonction des trompes de Fallope.
Bien que ces mécanismes soient encore controversés, on les croient responsables de plusieurs effets délétères qui réduiraient les chances de fécondation, tels que la diminution de la mobilité des spermatozoïdes, l’augmentation de la destruction des spermatozoïdes, l’altération de l’implantation, l’anomalie du transport dans les trompes des gamètes, une toxicité du liquide péritonéal pour l’embryon qui pourrait arrêter sa croissance, la présence d’auto-anticorps contre ses propres tissus ovariens et endométriaux.
Une modification de la réponse immunitaire pourrait provoquer le rejet de l’embryon, comme s’il s’agissait d’un corps étranger.
Les prostaglandines et les cytokines en cause
Une augmentation de la production de prostaglandines pro-inflammatoires (substances impliquées dans l’inflammation et la douleur) a été décelée chez des femmes présentant une endométriose même minime avec des lésions récentes. Cela pourrait expliquer pourquoi certaines femmes atteintes d’endométriose légère ont des symptômes importants, dont la douleur et l’infertilité.
Les prostaglandines sont un groupe d’hormones liposolubles normalement sécrétées par l’endomètre. Elles sont essentielles à l’ovulation, à la régression du corps jaune à la fin du cycle menstruel, à la motilité du sperme et aux contractions utérines. Le problème avec l’endométriose est que les prostaglandines sont relâchées dans la cavité abdominale au lieu de l’utérus.
Elles sont également libérées par les implants d’endométriose de façon désordonnée, soit au mauvais moment durant le cycle menstruel.
Or, des taux élevés de prostaglandines peuvent stimuler les contractions utérines et provoquer un avortement spontané. Des études suggèrent qu’un excès de prostaglandines dans le liquide péritonéal peut occasionner certains troubles ovariens et tubaires, interférer avec l’interaction entre les gamètes, la croissance de l’embryon et la motilité des spermatozoïdes, et même altérer le fonctionnement de la région du système nerveux central responsable du contrôle de la reproduction.
Les cytokines sont des facteurs immunitaires très puissants qui causent de l’inflammation et des dommages lorsque leur concentration est trop élevée. Les tissus cicatriciels ainsi formés peuvent provoquer des obstructions et interférer avec l’implantation et le développement de l’embryon.
L’implantation embryonnaire peut être plus difficile quand on est atteinte d’endométriose
Le succès de l’implantation embryonnaire nécessite une préparation hormonale adéquate. La paroi utérine, l’endomètre, est prédisposée à recevoir un embryon seulement quelques jours par cycle menstruel : c’est la fenêtre implantatoire qui dure environ quatre jours, soit du jour 20 au jour 24 du cycle.
A ce moment, l’endomètre fabrique des protéines appelées intégrines qui permettent l’adhésion de l’embryon au sein de l’endomètre. Or, chez certaines femmes atteintes d’endométriose, la réceptivité endométriale est compromise, car elles ne produisent pas l’intégrine alpha v béta 3 essentielle à l’implantation. Cette dysfonction utérine peut réduire les taux de fertilité féminine, mais pus de recherches sont nécessaires afin de déterminer le traitement approprié.
La contamination environnementale
L’exposition à certains contaminants environnementaux comme les dioxines semble compromettre la fertilité. Les xéno-œstrogènes, qui stimulent l’œstrogène, sont également nocifs pour la fertilité.
Le facteur stress
Il ne faudrait pas négliger l’importance du stress dans le problème de l’infertilité. Bien que rien ne prouve que le stress influence directement la fertilité, une étude américaine publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences rapporte que les femmes enceintes dont les concentrations de cortisol sont élevées durant les trois premières semaines de grossesse auraient trois fois plus de risques de subir un avortement spontané.
En fait, à ce stade de gestation, bien des femmes n’auront pas eu le temps de réaliser qu’elles étaient enceintes. Meme si l’expérience n’impliquait pas l’endométriose, on peut supposer que les résultats seraient semblables chez femmes atteintes de la maladie exposées au stress de la douleur et à l’incertitude du futur.
Par ailleurs, on sait que les glandes surrénales augmentent leur production de cortisol lorsque le corps est confronté à des facteurs de stress. Comme la progestérone est convertie en cortisol selon les exigences de l’organisme, plus le corps sera soumis à des agents stressants (physiques, psychologiques, environnementaux), moins il y aura de progestérone en circulation durant la phase lutéale.
De plus, des taux élevés de cortisol empêchent la libération de l’hormone lutéinisante par l’hypophyse, alors qu’elle est essentielle au déclenchement de l’ovulation. Ainsi, le stress, associé à une concentration importante de cortisol, peut retarder l’ovulation ou l’empêcher, et dérégler la phase lutéale. Sans ovulation pas de fécondation. Comme la progestérone est absolument vitale à la préparation de la muqueuse utérine en prévision de l’implantation de l’œuf fécondé et au maintien de la grossesse, on peut comprendre que ces changements hormonaux puissent mettre la survie de l’embryon à risque.
Comment mettre toutes les chances de son côté quand on souhaite concevoir ?
Les solutions naturelles
Libérer les adhérences, augmenter la mobilité des organes
En mettant son corps en mouvement de manière douce, que ce soit seule ou accompagnée d’un professionnel, il est possible d’agir de manière naturelle sur les adhérences pour les assouplir et augmenter la mobilité des organes. Une pratique régulière de yoga, de l’ostéopathie, de la kinésithérapie avec des professionnels qualifiés peuvent être de bonnes ressources.
Faire réduire l’inflammation
Nous l’avons vu précédemment l’inflammation peut entretenir l’infertilité. Les sources d’inflammation dans notre vie actuelle sont multiples : alimentation désordonnée, stress, manque de sommeil, sport intensif non adapté, etc.
En agissant sur ces différents piliers de manière complètement naturelle, il est possible de faire drastiquement baisser l’inflammation dans le corps et d’optimiser sa fertilité.
Améliorer la qualité de ses ovocytes
Bien souvent l’endométriose est corrélée à une réserve ovarienne (dosage AMH dans les analyses sanguines prescrites par votre médecin) faible.
La réserve ovarienne est le stock d’ovocytes dont dispose la femme à un instant T. Les dernières recherches en la matière tendent à réduire l’influence de cet indicateur sur les chances d’une femme de tomber enceinte, notamment parce que l’AMH ne décrirait finalement peut-être pas la quantité des ovocytes mais leur qualité. C’est donc un indice à prendre avec beaucoup de pincettes.
Dans tous les cas, il est important de veiller à avoir des ovocytes en bonne santé. Bien souvent, les femmes atteintes d’endométriose ont un taux de stress oxydatif élevé ce qui bien sûr affecte l’ensemble des cellules du corps, dont les ovocytes.
L’ovaire est un organe complexe : il abrite les ovocytes jusqu’à leur maturation et les relache à l’ovulation. Si tout se passe bien, des milliers d’ovocytes disponibles à la puberté, un sera libéré chaque mois de la vie d’une femme jusqu’à sa ménopause.
Avoir des ovocytes de qualité passe par différentes actions et notamment par la qualité de son alimentation et la manière dont on mange. Il convient de se « nutrir » et non uniquement de se remplir en mangeant ce qui nous tombe sous la main où et quand on peut. En effet, les recherches ont montré que la plupart des éléments nutritifs sont essentiels à la fonction ovarienne.
Optimiser son équilibre hormonal
Cela passe notamment par le fait de moins s’exposer aux perturbateurs endocriniens présents partout dans notre environnement. En effet, le grand nombre de produits chimiques auxquels l’être humain est exposé peut avoir des répercussions sur sa capacité à procréer. Les perturbateurs endocriniens miment l’action des œstrogènes et sont responsables de différents troubles de la fertilité et ce particulièrement chez la femme atteinte d’endométriose.
Optimiser son taux de progestérone pour avoir un bon équilibre progestérone-œstrogène est aussi fondamental car bien souvent les femmes atteintes d’endométriose sont également atteintes d’hyperoestrogénie. Cela est possible grâce à la prise de plantes et une excellente hygiène de vie en matière de stress et de sommeil.
Il convient enfin également de faire pratiquer un bilan thyroïdien car les hormones thyroïdiennes jouent un grand rôle dans la fertilité et le bon développement de la grossesse.
Les solutions médicales qui améliorent la fertilité avec l’endométriose
La chirurgie
La fertilité fait partie des deux indications principales, avec les douleurs qui ne passent pas sous pilule, pour proposer la chirurgie de l’endométriose aux femmes atteintes de la maladie.
Elle permet de retirer les adhérences et de faire diminuer l’inflammation en retirant les lésions qui excitaient le système immunitaire.
Les résultats sont les suivants : Le retrait complet des lésions d’endométriose par cœlioscopie chez des patientes infertiles depuis au moins un an et désireuses de grossesse, est associée à l’obtention d’une grossesse dans 65 % des cas sur une durée médiane de 8,5 mois, spontanément dans 60 % des cas.
En cas d’endométriose stades I–II, on proposera après la chirurgie une tentative de grossesse spontanée pendant 8–12 mois avant un passage en AMP alors qu’en cas d’endométriose stades III–IV, on s’orientera plus rapidement (après un délai de six à huit mois) vers des techniques d’AMP. (Source : Fertilité après chirurgie coeliscopique de l’endométriose pelvienne chez des patientes en échec de grossesse)
Il faut cependant savoir que la chirurgie peut également générer de nouvelles adhérences.
Pour en savoir plus sur la chirurgie, les techniques utilisées et comment s’y préparer, je vous invite à lire mon article dédié « La chirurgie de l’endométriose : quoi, pourquoi, comment ? »
La fécondation in vitro (FIV) au secours de la fertilité pour l’endométriose
La fécondation in vitro, qui s’oppose à la fécondation in vivo ou technique de procréation naturelle, est une technique médicale qui consiste à recréer en laboratoire les étapes de la fécondation naturelle tout en maximisant et optimisant les chances (plusieurs ovocytes mis en fécondation et sélection des spermatozoïdes et des embryons).
La technique consiste à prélever les ovocytes d’une femme (ponction ovocytaire), qui aura au préalable subi ou non un traitement hormonal destiné à multiplier le nombre d’ovocytes à recueillir, et à les mettre en contact au sein d’un petit récipient avec les spermatozoïdes d’un homme. Une fois que la fécondation a eu lieu, l’œuf se développe plusieurs jours (entre 2 et 5 jours) au laboratoire avant de l’implanter dans l’utérus de la femme.
Les résultats en termes de taux de grossesses et de naissances de la prise en charge en aide médicale à la procréation par fécondation in vitro ne semblent pas affectés par l’existence d’une endométriose ou par son stade.
Les principes de la prise en charge
Selon la Haute autorité de santé, les principes de la prise en charge des femmes atteintes d’endométriose en FIV sont les suivants :
Le nombre d’ovocytes recueillis semble être plus faible, notamment en cas d’endométriose sévère.
Les études sur la stimulation de l’ovulation pour FIV ne montrent pas d’aggravation des symptômes liés aux lésions d’endométriose, ni d’accélération de son évolution, ou d’augmentation du taux de récidive de la maladie.
Il n’y a pas lieu de privilégier l’ICSI (FIV avec micro-injection intracytoplasmique) par rapport à la FIV classique en première intention.
Il est important de mettre en place un prétraitement avant stimulation par analogue agoniste de la GnRH ou par contraception œstroprogestative.
Dans les cas d’endométriose superficielle, il n’est pas indiqué de réaliser un traitement chirurgical de l’endométriose superficielle dans le seul but d’augmenter les chances de grossesse en FIV.
Dans le cas de kystes ovariens (endométriomes), il n’est pas utile de réaliser un traitement chirurgical dans le seul but d’améliorer les résultats de la FIV ou réaliser une aspiration transvaginale systématique sous contrôle échographique des endométriomes avant FIV afin d’augmenter les taux de grossesses.
En cas d’endométriome pouvant gêner la ponction ovocytaire, celui-ci peut être drainé par voie vaginale écho-guidée avec ou sans alcoolisation.
En cas d’endométriose profonde , la FIV peut être proposée afin d’augmenter les taux de grossesses. Il n’est pas utile de réaliser un traitement chirurgical de l’endométriose profonde avant FIV dans le seul but d’améliorer les résultats de la FIV.
En cas d’endométriose récidivante ou en cas d’échec d’une ou plusieurs tentatives de FIV dans un contexte d’endométriose profonde, il est conseillé de mettre en place une concertation médico-chirurgicale pour discuter d’une prise en charge adaptée en tenant compte de la symptomatologie, des risques opératoires et des facteurs d’infertilité associés.
La préservation de la fertilité en cas d’endométriose
Depuis plus 25 ans, il est possible de congeler des embryons (cryopréservation) mais cette technique nécessitait d’être en couple au moment de la congélation et de l’implantation ultérieure. Plus de 90% des embryons résistent aujourd’hui à la décongélation et le transfert d’embryon congelé donne une naissance dans environ 10% des cas.
Depuis 2004, la loi française indique que « toute personne dont la prise en charge médicale est susceptible d’altérer la fertilité, ou dont la fertilité risque d’être prématurément altérée, peut bénéficier du recueil et de la conservation de ses gamètes ou de ses tissus germinaux, en vue de la réalisation ultérieure, à son bénéfice, d’une assistance médicale à la procréation et de la restauration de sa fertilité ».
En 2011, la révision de la loi de bioéthique a autorisé en France la vitrification des ovocytes. Cette technique de cryoconservation consiste à recueillir des ovocytes (par stimulation ovarienne puis par ponction ovocytaire) puis à les congeler. Les ovocytes congelés sont alors conservés jusqu’à ce que la patiente souhaite les utiliser, puis fécondés avec le sperme de son conjoint ou d’un donneur afin d’obtenir des embryons qui seront replacés dans l’utérus.
Une autre possibilité consiste à congeler du tissu ovarien, qui pourra être réimplanté ultérieurement afin de rétablir la fonction ovarienne.
Sources :
L’endométriose, Vaincre la douleur et l’infertilité, Gisèle Frenette, Editions Québec Livres
Prise en charge de l’endométriose, Traitement chirurgical et fertilité, Synthèse de la recommandation de bonne pratique, Haute autorité de santé, Décembre 2017
Site FIV.fr