Pourquoi prendre soin de son équilibre hormonal quand on a de l’endométriose ?
Pour différentes raisons (désir de reprendre le contrôle de votre corps, de retrouver votre libido, ras-le-bol des effets secondaires comme la prise de poids ou la perte de libido, souhait de grossesse, etc.) vous ne prenez pas ou plus la pilule et vous souhaitez améliorer votre état avec l’endométriose de manière naturelle : c’est possible en prenant soin de votre équilibre hormonal grâce à l’alimentation, au sommeil, à la régulation du stress et au fait de bouger régulièrement son corps.
Sommaire
ToggleLes hormones régulent tout le fonctionnement de notre corps
Le système endocrinien est composé par l’ensemble des organes et des glandes (les surrénales, la thyroïde, l’hypothalamus, l’hypophyse, les ovaires et le pancréas) qui libèrent des hormones dans le sang pour assurer diverses fonctions. Les hormones contrôlent notre humeur, notre digestion, notre énergie, notre libido, notre métabolisme et notamment la croissance, le développement et l’équilibre acido-basique mais aussi l’adaptation au stress, la croissance et le développement, la reproduction, etc.
Les hormones jouent le rôle de messager chimique : elles sont directement libérées dans le sang et peuvent agir sur des cellules cibles à distance de leur lieu de sécrétion.
Un léger déséquilibre peut causer soit une simple remise en cause de notre bien-être soit des problèmes de santé plus ou moins graves.
Et c’est le cas pour le déséquilibre des hormones sexuelles féminines. Quelles en sont les causes et les conséquences ?
Le cycle féminin repose sur un équilibre délicat entre progestérone et œstrogène
L’équilibre hormonal féminin repose sur deux hormones principales : œstrogène et progestérone. Leur taux respectif évolue au fil du cycle permettant, grâce à un taux élevé d’oestrogènes, la maturation d’un ovocyte et, grâce à un taux élevé de progestérone, le développement de la paroi de l’utérus, l’endomètre, pour une éventuelle nidation/implantation d’un embryon s’il y a eu fécondation.
Les œstrogènes sont produits par les ovaires, durant la première moitié du cycle. Il y a un pic au moment de l’ovulation puis le taux chute après l’ovulation. Après la période d’ovulation, la progestérone, produite par le corps jaune des ovaires, devient dominante.
S’il n’y a pas de fécondation et donc pas de grossesse, alors les taux des deux hormones chutent et cela déclenchent les règles. S’il y a eu fécondation, le taux de progestérone reste stable.
Les signes d’un déséquilibre entre progestérone et œstrogène
Le déséquilibre hormonal chez la femme, c’est-à-dire un taux de progestérone peut provoquer divers troubles assez faciles à identifier et à relier avec le déséquilibre hormonal : absence de règles (aménorrhée), cycles irréguliers, douleurs pendant les règles (dysménorrhée) ou en douleurs des règles, saignement en dehors des règles ou aux alentours des règles (aussi appelé spotting), règles abondantes voire hémorragiques, flux très légers, syndrome prémenstruel ((seins gonflés, ventre ballonné, fatigue intense, douleurs dans les articulations, migraines, rétention d’eau, déprime ou irritabilité), infertilité, ménopause…
Le déséquilibre hormonal peut également se manifester par des signes moins évidents : acné, émotions fortes (déprime, irritabilité, colère), difficulté à perdre du poids, migraines.
L’endométriose est une maladie hormono-dépendante
L’endométriose est souvent corrélée à une hyperoestrogénie
L’endométriose est une maladie dans laquelle des cellules semblables à l’endomètre se développent en dehors de l’utérus et se greffent sur les organes, provoquant alors des lésions, des adhérences et des kystes ovariens, (endométriomes).
Les lésions se développent principalement sur les organes génitaux et le péritoine, mais elles peuvent également fréquemment s’étendre aux appareils digestif et urinaire, et plus rarement pulmonaire (diaphragme). De très rares cas d’endométriose ont été décelés au niveau du cerveau.
Comme les cellules de l’endomètre, les lésions d’endométriose se développent et grossissent sous l’effet des œstrogènes.
Les femmes atteintes d’endométriose sont souvent sujettes à une hyperœstrogénie (quand la sécrétion trop importante d’œstrogènes est trop importante, entraînant leur excès dans l’organisme). Ce déséquilibre avec un excès d’œstrogènes peut venir soit d’un excès en œstrogène soit d’une insuffisance en progestérone.
L’hyperœstrogénie est dite relative quand la sécrétion d’œstrogènes est normale ou forte mais prolongée par rapport à la sécrétion de progestérone. Ce déséquilibre hormonal peut survenir spontanément, ou être dû à un traitement hormonal mal adapté dans le cadre d’une contraception ou pour la ménopause.
Les symptômes et conséquences d’une dominance des œstrogènes peuvent prendre la forme de changements dans les habitudes de sommeil, changements de poids et d’appétit, stress perçu plus élevé, métabolisme ralenti, syndrome prémenstruel fort et risque élevé de cancer du sein.
Il faut savoir que les œstrogènes ont un effet pro-inflammatoire dans le corps et la progestérone plutôt anti inflammatoire – ce qui explique leur partenariat idéal.
Une hyperœstrogénie aiguë peut être provoquée par une hyperstimulation ovarienne au cours d’un traitement d’infertilité chez la femme. Ce syndrome s’accompagne d’une augmentation de volume des ovaires, de douleurs abdominales, parfois de thromboses.
L’endométriose est une maladie inflammatoire
L’endométriose est une maladie chronique inflammatoire.
L’inflammation est la réaction du système immunitaire à une agression externe (infection, trauma, brûlure, allergie, etc) ou interne (cellules cancéreuses par exemple).
Dans l’endométriose, l’inflammation est due à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus.
Détectant les cellules endométriales à un ou plusieurs endroits du corps où elles ne devraient pas se trouver, le système immunitaire se met en route pour lutter contre les « envahisseurs ».
L’inflammation causée par l’endométriose provoque un cercle vicieux de douleurs, de sécrétions pelviennes inappropriées pour lutter contre les lésions, elles-mêmes cause de douleurs et ainsi de suite.
L’inflammation locale due à l’endométriose est cause de :
- douleurs ;
- dégradation de l’appareil génital féminin ;
- exacerbation des autres douleurs non liée directement à l’endométriose (digestives, urinaires, dans l’épaule droite, etc.).
L’inflammation peut également être délétère pour la fertilité.
Les hormones produites par le corps en situation de stress nourrissent l’endométriose
Quel est le lien entre stress et endométriose ?
Le stress peut être généré par des grandes choses, comme un choc émotionnel ou un traumatisme, mais également par des petites choses : une petite contrariété au travail, une tension dans le couple, le fait d’anticiper un moment potentiellement stressant, etc. Il peut également être généré par une activité sportive très intense et régulière, un déficit de sommeil, une alimentation mal adaptée, une moins bonne immunité, des problèmes métaboliques (hypertension, obésité …) ou encore des troubles nerveux (par exemple si une personne a du mal à établir un contact avec une nouvelle personne), etc.
Le stress est responsable de la production par le corps de différents médiateurs chimiques ou hormones qui perturbent l’équilibre hormonal féminin, génèrent de l’inflammation et agissent ainsi négativement sur le développement de l’endométriose.
Parmi ces médicateurs chimiques, on retrouve
- le cortisol
- les cytokines.
Le cortisol peut perturber le cycle menstruel et agir sur l’équilibre oestrogène/progestérone
Qu’est-ce que le cortisol ?
Le cortisol est une hormone très anti-inflammatoire produite par les glandes surrénales. Elle est liée au cycle circadien, c’est à dire le rythme de la journée : produite en grande quantité le matin, sa sécrétion diminue au cours de la journée.
Cependant, cette production peut être totalement déséquilibrée en cas de stress. En effet, le stress stimule la production de cortisol.
En état de stress, le cortisol permet au corps de réagir rapidement (physiquement – se mettre à courir pour fuir par exemple et intellectuellement – réfléchir plus rapidement). Ce phénomène a pour conséquence que les autres réactions physiologiques non indispensables du corps sont mises en pause. Cela peut concerner aussi bien la digestion que les fonctions hormonales et reproductrices.
Les effets du cortisol sur la production des hormones féminines
Ainsi en cas de stress, l’activité des ovaires, la production de progestérone et l’activité de la thyroïde, la glycémie, la digestion sont impactées. Sur le sujet, je vous invite à consulter l’article rédigé par Marion sur son blog : Marion Nutrition ou celui de Gaëlle de Kiffe ton Cycle : « Le stress, grand perturbateur du cycle menstruel ».
C’est pour cela qu’un stress important ou chronique peut induire une ovulation de moins bonne qualité (et donc moins de progestérone, or un cycle menstruel équilibré repose sur l’équilibre entre œstrogènes et progestérone), une ovulation retardée (phase folliculaire très longue) ou avancée ou pas d’ovulation du tout (et du coup pas du tout de progestérone).
Le cortisol est une hormone qui a un effet inflammatoire pour plusieurs raisons :
- la production accrue de cortisol a un impact direct sur la quantité de progestérone. Le cortisol est produit à partir des mêmes substances que la progestérone et quand le corps produit beaucoup de cortisol il n’a plus assez de « substances » pour produire en plus de la progestérone). Et comme la progestérone a un effet anti-inflammaoire…
- Le cortisol a pour effet de provoquer une hyperglycémie (teneur en sucre très élevée dans le corps). Si le cortisol est en excès, il va conduire le corps à sécréter de plus en plus d’insuline pour maintenir une glycémie normale. Comme les ovaires sont également sensibles à l’insuline, cela va les sursolliciter et elles vont produire un surplus d’œstrogènes (ou un surplus de testostérone).
Inflammation et cytokines : d’autres perturbateurs de l’équilibre hormonal
Stress, cortisol et inflammation : un paradoxe
Le stress est générateur d’inflammation. C’est assez paradoxal car, on l’a vu plus haut, le cortisol produit par le corps en cas de stress a un fort pouvoir anti-inflammatoire.
Les personnes stressées ont habituellement un taux plus élevé de cortisol. Une étude a montré que quand ce stress devient chronique, le système immunitaire finit par s’adapter et résister à l’action du cortisol.
En d’autres termes, quand le niveau de résistance au cortisol des cellules immunitaires est élevé, cela signifie qu’elles sont en quelque sorte endormies, sourdes au message anti-inflammatoire du cortisol qui leur est adressé.
Le stress a donc une action inflammatoire qui doit être prise en compte par les femmes atteintes d’endométriose.
Inflammation : cytokines et perturbations de la communication hormonale
L’inflammation entraîne une production de cytokines, médiateurs chimiques qui sont sécrétées par notre système immunitaire pour régler la prolifération cellulaire. Ces cytokines vont venir perturber la communication hormonale et vont également interférer dans la détoxification des œstrogènes.
Cela est très problématique quand on est atteinte d’endométriose et que l’on cherche à réguler son taux d’œstrogènes.
La recette pour équilibrer ses hormones féminines naturellement
Adopter une hygiène de vie respectueuse de son corps et de son rythme
- Réduire les sources de stress : la cohérence cardiaque ou la méditation peuvent être de bons outils pour commencer à prendre soin de soi dans ce domaine. Les applications sont pléthores : Kardia ou Respirelax pour la cohérence cardiaque et Petit Bambou, Zenfie, Namatata, Headspace pour la méditation.
- Avoir des nuits réparatrices : travailler sur la qualité de son sommeil (mieux dormir) et agir sur la quantité de son sommeil (plus dormir). Le sommeil aide à maintenir les hormones du stress équilibrées, génère de l’énergie et permet au corps de récupérer correctement. Même si la quantité de sommeil nécessaire à chacune pour être en forme varie beaucoup, en dessous de 8h de sommeil par nuit, le corps n’a pas assez de temps pour se régénérer. De même, il est important de se coucher aux alentours de 22h et respectez autant que possible un cycle veille-sommeil régulier. Cela permet de maximiser la fonction hormonale (les hormones fonctionnent selon une horloge interne dépendante du cycle veille / sommeil : le cortisol est à son minimum à minuit). Les plantes, les huiles essentielles et la détente apportée par la respiration peuvent aider à retrouver un sommeil plus réparateur.
- Pratiquer un sport qui n’endommage pas davantage le corps mais qui aide à le réparer. Le sport intensif, comme indiqué plus haut, est générateur de stress pour le corps et donc d’inflammation. Sur le sujet, je vous invite à consulter mon article « Comment soulager les douleurs d’endométriose en agissant sur la posture ». J’y explique comment les mouvements doux (type yoga, qi gong ou tai chi) peuvent aider à réduire les douleurs d’endométriose.
Adapter son alimentation à l’endométriose
L’endométriose étant une maladie inflammatoire, il est intéressant d’opter pour une alimentation anti-inflammatoire. Ce type d’alimentation fait la part belle aux légumes et aux fruits de saison avec une préférence pour les légumes verts et les crucifères.
Il est également indispensable pour l’harmonie des hormones de manger des bons gras (avocat, huile extra vierge première pression à froid type olive, colza ou cameline, petits poissons gras type maquereau, hareng ou anchois, etc.).
Il est également indispensable de réduire les excitants (alcool, café, thé noir voire thé vert).
Prendre soin de sa digestion avec des probiotiques est également important.
Sur le lien entre digestion, endométriose et inflammation, vous pouvez faire un tour ici – j’y explique l’importance de prendre soin de son microbiote avec l’endométriose.
Utiliser les plantes qui aident à réguler la production d’œstrogène et de progestérone et à détoxifier les oestrogènes
Framboisier, achillée millefeuille, alchémille, gatillier, artichaut, pissenlit, etc. : toutes ces plantes aident toutes à prendre soin de notre équilibre hormonal. Elles agissent soit sur la production de progestérone soit sur la détoxification des oestrogènes par le foie…
Pour en savoir plus, vous pouvez lire mon article « Le monde végétal, notre principal allié pour mieux vivre avec l’endométriose ».
Limiter son exposition aux perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens sont suspectés d’être une des causes de l’endométriose.
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) indique que les perturbateurs endocriniens « sont des substances capables d’interférer avec notre système hormonal et peuvent entraîner ainsi des effets néfastes sur la santé ». Ils agissent de plusieurs façons :
- imitent l’action d’une hormone naturelle et entraîner ainsi la réponse due à cette hormone.
- empêchent une hormone de se fixer à son récepteur et entraver ainsi la transmission du signal hormonal.
- perturbent la production/dégradation, ou la régulation des hormones ou de leurs récepteurs.
- perturbent le transport d’une hormone dans l’organisme.
Vous pouvez être exposée par de multiples voies (ingestion, inhalation, contact cutané) à des doses infimes de plusieurs composés. Les effets de ces perturbateurs endocriniens peuvent être variés et pourraient se combiner.
Dans le cas de l’endométriose, maladie hormono-dépendante, ils seraient suspectés d’interférer avec la production d’œstrogène. Ils alimentent ainsi le développement de l’endométriose : création de nouvelles lésions mais aussi croissance de celles déjà existantes. Ils peuvent également avoir des effets très nocifs lors de la grossesse pour le développement du bébé.
Une des actions importantes pour essayer d’éviter le développement de la maladie est donc de les chasser de votre quotidien. Les perturbateurs endocriniens se cachent partout : alimentation, mobilier, produits de beauté, produits d’entretien, hygiène féminine…
Et attention, acheter des produits en pharmacie pour la beauté, la santé et l’hygiène féminine ne vous protège pas contre ceux-ci !
6 commentaires
Martine
Whahou ‼️
Passionnant.
Je regarde justement actuellement le sommet de kiffe ton cycle concernant l’endométriose et je m’interroge…
Ma santé me préoccupe depuis quelques années et particulièrement depuis 1 an ….
Et je me rends compte que Beaucoup de ces symptômes décrits de cette maladie collent avec les miens, mais pas tous ….
Et particulièrement le déséquilibre hormonal qui selon mes résultats d’analyses sont bons alors voici ma question : le déséquilibre hormonal est SOUVENT lié avec l’endométriose ou TOUJOURS ?
Merci infiniment pour vos partages et cette approche HolistiK 😉
Bertille
Bonjour, merci pour votre message et votre question. Non l’endométriose ne s’accompagne pas TOUJOURS d’un déséquilibre hormonal mais très fréquemment.
Cependant, ce n’est pas parce que vos résultats d’analyse hormonales sont bons que vous n’avez pas d’endométriose. D’autant que bien souvent, les analyses proposées par les médecins conventionnels sont peu précises. Il faudrait faire plus d’analyses plus rapprochées durant le cycle pour être sûre de cet équilibre.
Par ailleurs, chaque endométriose est différente et certaines femmes ont certains symptômes et d’autres en ont d’autres. Il n’est pas nécessaire de cocher toutes les cases pour avoir de l’endométriose.
Si vous avez l’intuition que vous pouvez avoir de l’endométriose, je vous invite, si vous ne l’avez pas déjà fait, à vous rendre dans un centre de radiologie spécialisé avec des radiologues formés et experts de l’endométriose pour faire une IRM et vérifier que vous n’êtes pas atteinte.
Berriah
Bonjour,
Comment peut-on prendre ce premier rdv gratuit s’il vous plaît ?
Bertille
Bonjour,
malheureusement, je ne propose plus de rendez-vous gratuit car j’ai cloturé les coachings sur plusieurs mois.
Nous pouvons échanger lors d’un rendez-vous « Endométri’ose tes questions » si vous avez des questions spécifiques.
Bertille
Daisy
Bonsoir Bertille,
Pensez-vous que l’endomitriose es donc une maladie reversible?
Bertille
Bonjour,
je pense que oui on peut se rétablir mais cela nécessite que tous les voyants (microbiote, système nerveux, équilibre hormonal, etc.) soient au vert.