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Quels moyens de contraception choisir avec l’endométriose ?

Temps de lecture : 9 minutes

La pilule contraceptive est le traitement le plus fréquent prescrit aux femmes atteintes d’endométriose pour soulager leurs douleurs. Le stérilet hormonal est aussi une solution recommandée pour un certain nombre de femmes. Ils font double emploi : amélioration des symptômes avec l’endométriose et contraception. Mais je constate que beaucoup des femmes que j’accompagne souhaitent se passer des hormones pour gérer l’endométriose et ses symptômes de manière naturelle. Et une question revient régulièrement quand elles passent le cap de l’arrêt de la pilule ou du stérilet : « comment gérer ma contraception maintenant que je n’ai plus recours à l’un de ces moyens ? ». Il existe énormément d’autres moyens contraceptifs, qui sont plus ou moins adaptés quand on est atteinte d’endométriose. Faisons le point.

Qu’est-ce qu’une méthode contraceptive ?

Une méthode contraceptive est un objet ou une substance dont le but est d’empêcher la conception d’un embryon et une grossesse. La contraception regroupe tous les moyens temporaires et réversibles pour éviter une grossesse.

Différents types de contraceptifs existent :

  • les méthodes qui bloquent l’ovulation comme la pilule, le patch contraceptif ou l’anneau vaginal,
  • les objets qui empêchent la nidation de l’œuf, comme le stérilet,
  • les méthodes qui empêchent la rencontre des spermatozoïdes avec l’ovocyte, comme le préservatif, les spermicides ou le diaphragme.

Les contraceptifs hormonaux

La pilule et le stérilet hormonal sont les deux traitements utilisés en première intention chez les femmes atteintes d’endométriose. Ils ont l’avantage d’être également contraceptifs.

Parmi les contraceptifs hormonaux on trouve également l’implant sous-cutané, l’anneau vaginal et le patch.

La pilule ou les traitements hormonaux

Sur le sujet de la pilule et de ses avantages et de ses inconvénients, je t’invite à lire l’article de blog que j’ai publié début juin : « Pilule et endométriose : vraie solution ou fausse amie ? »

Le stérilet hormonal, un traitement pour l’endométriose qui présente les avantages d’une contraception sans oubli

Qu’est-ce que c’est ?

Face aux contraintes de régularité qu’impose la pilule, le stérilet peut-être une alternative. Le stérilet est une petite structure en forme de T insérée dans l’utérus de la femme. Pendant longtemps, on a dit que le stérilet une solution réservée aux femmes ayant déjà eu au moins une grossesse. Certains gynécologues refusent d’ailleurs de poser un stérilet aux femmes nullipares. Aujourd’hui, ce n’est plus une recommandation spécifique du Conseil national des gynécologues obstétriciens français. Le stérilet dédié aux femmes n’ayant jamais eu de grossesse est en revanche plus petit que celui des femmes ayant déjà eu des enfants.

Les femmes peuvent le garder pendant 5 ans et le retirer à n’importe quel moment en cas de souci. Le stérilet est déconseillé aux femmes ayant des antécédents de grossesse extra-utérine ou d’infection de l’utérus. Certains médecins le déconseillent également en cas d’adénomyose tandis que d’autres le conseillent car il réduirait efficacement les douleurs associées à cette pathologie.

L’autre traitement proposé en première intention pour soulager les douleurs d’endométriose est le stérilet hormonal, appelé aussi dispositif intrautérin ou système intra-utérin au lévonorgéstrel (Miréna ou SIU au LNG) . Il diffuse localement dans l’utérus de la progestérone.

Les avantages du stérilet hormonal quand on est atteinte d’endométriose

Le SIU au Levonorgestrel présente d’abord l’avantage d’une très grande efficacité, comparable à celle de la stérilisation tubaire. Le LNG-SIU n’est pas immédiatement efficace et en cas d’insertion après le 7e jour du cycle il faut prévoir de protéger tout rapport pendant 7 jours.

Le mécanisme original d’action de ce SIU lié à la libération intra-utérine de Levonorgestrel permet d’expliquer l’existence de bénéfices non contraceptifs :

  • Diminution de l’abondance du flux menstruel dans la population générale (réduction de 80 % au bout d’un an)
  • Chez les femmes présentant des règles très abondantes, normalisation du flux menstruel (réduction de 80 % sur une période de 12 mois) avec élévation du taux plasmatique d’hémoglobine et de ferritine
  • Réduction des douleurs de règles (dysménorrhée) dans la population générale
  • Traitement de l’endométriose avec amélioration significative de la fréquence et de la sévérité de la symptomatologie douloureuse
  • Diminution des douleurs liées à l’adénomyose
  • Régression d’une hyperplasie de l’endomètre

Des études ont également montré une efficacité en prévention de la récidive de l’endométriose après une chirurgie d’ablation des lésions. (Source : Utilisation d’un dispositif intra-utérin au lévonorgestrel (DIU-LNG) contre la récidive des symptômes chez les femmes opérées pour une endométriose, Abou-Setta AM, Houston B, Al-Inany HG, Farquhar C, janvier 2013)

Les inconvénients du stérilet hormonal quand on est atteinte d’endométriose

Cependant, certaines femmes tolèrent mal le stérilet hormonal car il peut générer des douleurs et potentiellement augmenter l’abondance des saignements menstruels. Environ 17 % des femmes se plaignent de règles plus longues dans le premier mois d’utilisation mais ce taux diminue à 3% au bout de trois mois. En cas de règles très abondantes (ménorragies), il faut environ six mois pour obtenir une réduction significative du flux menstruel. Il existe également de potentiels effets secondaires : poussée d’acné, trouble de l’humeur, baisse de libido et/ou prise de poids éventuelle.

En raison de son action hormonale, les médecins préfèrent le stérilet au Lévonorgestrelau au stérilet en cuivre pour les femmes atteintes d’une pathologie gynécologique telle l’endométriose ou des fibromes et celles ayant des règles abondantes ou des ménorragies.

Retours d’expériences sur l’utilisation du stérilet hormonal chez les femmes atteintes d’endométriose

Sur mon compte Instagram, j’ai récolté des témoignages de femmes atteintes d’endométriose ayant opté pour ce moyen de traitement contre l’endométriose.

« Plutôt bien dans l’ensemble : plus de règles, plus de maux de tête, plus d’oubli de pilule, etc. Point négatif : impossibilité de perdre du poids malgré du sport et un rééquilibrage alimentaire et j’ai été obligée de décolorer le duvet sur mon visage. »

« Ca a été le parfait équilibre pour moi : entre douleurs réellement diminuées, pas d’effets secondaires, et quand même un semblant de cycle avec des règles tous les 28 à 30 jours. J’avais une version peu dosée en hormones. »

« Horrible, horrible. Très mauvaise expérience. 3 mois de test et j’ai supplié qu’on me l’enlève. Beaucoup d’effets secondaires (prise de poids fulgurantes, troubles digestifs terribles notamment. »

« Il m’a donné beaucoup d’acné et le moral en berne. »

« Dans les points positifs parce qu’il y en a quand même, je peux citer : plus d’hémorragies, douleurs d’adénomyose diminuées, arrêt des cycles, arrêt des saignements mais aussi des effets secondaires : dépression, perte totale de libido, prise de poids importante. »

Le patch et l’anneau vaginal : des méthodes de contraception déconseillées avec l’endométriose

Ces deux dispositifs contraceptifs ne sont pas recommandés quand on est atteinte d’endométriose car ils contiennent des œstrogènes qui vont entretenir et développer les lésions d’endométriose.

Quelles alternatives contraceptives quand on souhaite se passer des hormones synthétiques ?

Le stérilet en cuivre, une contraception controversée pour les femmes atteintes d’endométriose

Comment fonctionne le stérilet au cuivre en matière de contraception ?

C’est une alternative souvent proposée aux femmes qui souhaitent se passer des hormones mais qui veulent continuer à avoir un moyen de contraception dit « fiable ».

Le DIU au cuivre est un petit objet en plastique souple en forme de « T » de 3 à 4 cm recouvert d’un ou plusieurs fils de cuivre. Un petit fil est attaché au bout du stérilet et une fois posé, il est disponible juste à l’entrée de l’utérus pour faciliter son retrait.

L’efficacité du stérilet au cuivre est proportionnelle à sa teneur en cuivre. Le stérilet en cuivre empêche la grossesse par l’utilisation du cuivre qui génère une inflammation de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Cette « réaction inflammatoire à corps étranger » empêche les spermatozoïdes d’atteindre les trompes utérines de même qu’elle empêche l’implantation d’un embryon dans la cavité utérine. Le cuivre est également spermicide, il provoque une inactivation des spermatozoïdes.

Quels sont les inconvénients quand on est atteinte d’endométriose par rapport à un stérilet hormonal ?

Le stérilet au cuivre a plusieurs effets qui sont contraires aux effets recherchés quand on est atteinte d’endométriose :

  • il allonge la durée des règles et l’importance des saignements, risquant d’augmenter à la fois la durée des douleurs – et éventuellement les lésions d’endométriose (dans le cadre de la théorie du reflux qui n’est pas validée par tous les scientifiques)
  • il peut renforcer et aggraver l’inflammation et donc les douleurs d’endométriose.

Témoignages sur l’utilisation du stérilet au cuivre comme méthode de contraception chez les femmes atteintes d’endométriose

J’ai récolté un certain nombre de témoignages sur mon compte Instagram qui confirment les désagréments associés au stérilet en cuivre quand on est atteinte d’endométriose.

« Mon endométriose a beaucoup évolué sous le stérilet au cuivre. J’ai même des lésions qui se sont développées au niveau du col de l’utérus que je n’avais pas avant. »

« Ca a laissé l’endométriose se développer mais ca n’a pas aggravé mes douleurs pour autant. »

« Horrible ! C’était avant d’avoir des enfants, mais la boucherie. »

« Affreux, tant pour les douleurs que pour les règles hémorragiques. »

« Je ne l’ai gardé que 5 jours, j’étais pliée en 4 car mon corps le rejetait. Il essayait de l’expulser. »

« J’ai tenu deux mois avec… douleurs permanentes et saignements anarchiques. »

« Douleurs horribles pendant les règles, à part ça ça allait, mais perso je n’ai pas supporté. »

« Le stérilet au cuivre a été extrêmement douloureux pour moi. »

Certaines femmes indiquent également que l’endométriose s’est révélée chez elles à la suite de la pose du stérilet en cuivre en faisant apparaître les douleurs à cause de l’inflammation. Sur ce sujet, je vous invite également à lire le témoignage de Critéine sur le site A nos corps résistants.

La symptothermie, une contraception alternative naturelle qui respecte le corps de la femme et son rythme biologique

Qu’est-ce que la symptothermie comme méthode de contraception ?

La symptothermie, aussi appelée méthode des indices combinés, est une méthode de suivi du cycle menstruel. Elle est classée dans les méthodes de contraception dites naturelles et, contrairement aux idées reçues, son efficacité est très élevée (98 %).

Elle repose sur l’observation du cycle et des signaux du corps. Les deux indices principaux sont la température basale (prise au réveil sans mettre le pied par terre) et la glaire cervicale (familièrement connue sous le nom de pertes blanches). En combinant les deux, on s’assure de ne pas avoir de faux-positifs qui feraient penser que l’ovulation a eu lieu alors que ce n’est pas le cas. C’est cette combinaison qui permet à la méhode symptothermique d’avoir un taux d’efficacité élevé.

On peut également ajouter la palpation du col de l’utérus et le ressenti interne (plutôt sec, humide ou mouillé) de manière facultative.

Elle peut être utilisée tout au long de la vie fertile de la femme.

L’avantage de cette méthode est qu’elle est complètement naturelle, fondée sur les rythmes biologiques de chaque femme, ne comprend pas d’hormone de synthèse pouvant induire des effets secondaires.

Pour prendre sa température, il faut s’équiper d’un thermomètre basal, c’est-à-dire à double décimale. Celui que j’ai (et qui est le plus pratique, le moins cher et le plus fiable) est celui-ci : Lady Cyclotest de Bivea Medical. Vous avez 10% de réduction sur le thermomètre Lady avec le code ENDHOLISTIC10 et 5% sur le thermomètre mySense avec le code ENDHOLISTIC5.

Pour aller plus loin, voire pour te former sur le sujet de la symptothermie, je te recommande Eugénie Tabi, formatrice en symptothermie et son site Internet. Elle donne une fois par mois un webinaire gratuit de découverte de la symptothermie.

Tu peux également consulter le guide gratuit de Moonly pour découvrir facilement les bases de la symptothermie. Pour suivre facilement les différents indices de la symptothermie, l’appli Moonly (toute première application française de symptothermie) est très bien faite. Et grâce au code ENDHOLISTIC, vous avez -10% sur Moonly Plus (la version premium de l’appli Moonly) qui permet d’avoir accès à des fonctionnalités vraiment utiles (suivi avancé du cycle menstruel (symptômes, douleurs, perturbateurs, humeur, appétit), accès en duo avec le partenaire, notes personnalisées affichées sur le graphique, export des cycles pour les partager au praticien, alarmes personnalisées selon la phase du cycle).

Symptothermie et endométriose : se faire accompagner pour retrouver le mieux-être

Attention, elle ne constitue pas en revanche un traitement pour les douleurs d’endométriose. Les femmes qui font le choix de la symptothermie sont bien souvent des femmes qui souhaitent gérer l’endométriose et les symptômes qu’elles peuvent ressentir de manière naturelle en travaillant sur les 4 dimensions de l’être féminin : corporelle, émotionnelle, mentale et spirituelle.

Dans ce cas, il est important de continuer à être suivie médicalement sur le sujet de l’endométriose pour connaitre l’évolution de la maladie dans le temps et de se faire accompagner pour mettre en place les choses qui permettent de retrouver un vrai bien-être au quotidien avec l’endométriose.

Programme « Mon cycle et l’endo »

Et si votre cycle menstruel était votre meilleur allié pour mieux vivre avec l’endométriose ?

L’objectif de ce programme : Utiliser l’observation du cycle menstruel pour soulager les symptômes de l’endométriose et améliorer sa fertilité.

Les autres moyens de contraception

Parmi les autres moyens de contraception existants et qu’il faut citer, on peut parler des contraceptifs locaux : le préservatif masculin, le préservatif féminin, le diaphragme, la cape cervicale.

Ils représentant une bonne solution en termes de contraception mais ne présentent pas d’avantages par rapport à l’endométriose. Les femmes qui sont dans une relation stable ont tendance à délaisser ces moyens.

Je ne m’étendrai pas dans cet article sur :

  • les méthodes comme la méthode Billings, la méthode des températures ou le retrait car elles ne sont pas suffisamment fiables.
  • la méthode irrévocable que constitue la ligature des trompes pour la femme car la plupart des femmes que j’accompagne ont des projets bébé à court, moyen ou long terme.

2 commentaires

  • NG

    « L’implant sous cutané, le patch et l’anneau vaginal : des méthodes de contraception déconseillées avec l’endométriose
    Ces trois dispositifs contraceptifs ne sont pas recommandés quand on est atteinte d’endométriose car ils contiennent des œstrogènes qui vont entretenir et développer les lésions d’endométriose. »
    Il serait mieux de se documenter un minimum avant de publier: l’implant sous cutané ne contient qu’une hormone et ce n’est pas l’œstrogène.

    • Bertille

      Pourriez-vous ne pas être agressive dans vos commentaires ?
      Si vous êtes ici c’est que vous êtes contente d’y trouver des informations et tout le monde peut faire des erreurs. C’est en effet une erreur de ma part que je viens de corriger. Merci pour votre vigilance.

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